L’apport des neurosciences pour le Coach, le Formateur et le Manager.
1 Comprendre les aptitudes de vos clients.
Les neurosciences nous apportent la preuve de la sensibilité humaine et de son exceptionnelle richesse. Elles complètent les connaissances que nous avons de la psychologie humaine et permettent de faire des liens entre ce que nous connaissons et les dernières découvertes. En coaching, elles permettent de développer :
La pédagogie pour les formateurs et coachs car à l’heure de la formation continue, la flexibilité neuronale ouvre les voies d’une intelligence dynamique en constante évolution.
Un management plus humain car prendre en compte les besoins des salariés montre que le fait d’être motivé et en bonne santé est plus productif.
La coopération pour apprendre le plus tôt possible les comportements collectifs, car être seul et performant dans tous les registres n’est plus adapté dans un monde connecté.
Le développement des talents par la perception de la logique systémique du cerveau qui agit sur la mémoire, les perceptions, l’attention, les émotions et les actions.
2 Pour comprendre qu’on est tous différents.
Chaque personne dispose d’un univers mémoriel qui lui est propre et qui est au cœur de son identité. La mémoire suffit à elle-même pour affirmer que nous sommes tous différents : demandez à quatre personnes de vous raconter un même souvenir où elles étaient présentes, vous aurez quatre anecdotes différentes. Quand on enregistre un souvenir dans notre cerveau, cela se fait à deux endroits différents : les émotions sont enregistrées dans l’amygdale (celle du cerveau), alors que les faits bruts sont enregistrés dans l’hippocampe.
La mémoire structure nos représentations, nous donnant ainsi la possibilité d’interpréter nos perceptions par rapport au passé. Nous pensons que notre mémoire est fiable mais en fait elle est sensible à l’oubli, aux distorsions voire à l’invention. Bernard Croisile, neurologue précise : « notre mémoire, n’est ni un enregistrement définitif, ni un enregistrement fidèle. »
C’est pourquoi et on le verra plus loin, on peut « transformer » nos souvenirs.
3 Des circuits neuronaux pour percevoir.
La réalité que nous percevons est reconstruite par notre cerveau. Il n’existe pas d’endroit dans les hémisphères cérébraux qui nous permette d’entendre, voir, sentir, goûter… de la même façon.
Chacun reconstruit l’information à partir de ses propres connaissances, compétences, histoire. Ceux qui évoluent dans un environnement multiculturel connaissent bien les impacts relationnels de ces différences de perceptions. Toutefois nos perceptions sont suffisamment proches pour que la communication soit possible.
4 Des neurones miroir pour aider notre attention.
Nous sommes les créateurs de notre réalité. Les neurones miroirs ont été découverts dans les années 60 mais c’est seulement dans les années 90 que nous avons compris à quoi cela servait. Il y a un lien avec ce que nous pensons et ce qui nous arrive dans la vie car nous véhiculons nos pensées et nos croyances que ce soit consciemment (verbal et para verbal) ou inconsciemment (non verbal).
L’attention consiste à se mettre en disposition de traiter une information en vue de prendre une décision. Pour se concentrer sur un sujet, il faut déjà avoir des connaissances sur ce qui va être perçu. Se concentrer, c’est donc choisir (inconsciemment) ce que l’on veut percevoir.
Laila, 6 ans part chercher une baguette de pain et achète des bonbons. Elle court pour partager avec son frère ses bonbons mais en chemin, elle bouscule un vieux monsieur barbu qui lui met une tape. Elle a eu peur et se met à pleurer. A la rentrée, elle a un maître d’école odieux qui est barbu. La petite fille commence à avoir des appréhensions envers les barbus. Adolescente, elle s’inscrit dans un cours de sport mais le professeur est désagréable, il a des méthodes vexatoires et est barbu. Cela va jusqu’à la dégouter du sport. Elle pense vraiment que cela ne va pas avec les barbus.
Comme 56 % de notre communication est non verbale, dès que Laila rencontre un barbu, en l’espace d’une seconde, celui-ci perçoit (inconsciemment) grâce à ses neurones miroirs qu’elle se sent mal à l’aise face à lui. Il peut donc lui aussi devenir mal à l’aise voire agressif ou prendre ses distances. Cela confirme à Laila qu’elle a un « problème » avec les barbus et renforce sa croyance qui deviendra une croyance limitante.
Croyance soft : je ne dois plus fréquenter les barbus. Croyance hard : les barbus sont méchants. Il vaut mieux se dire : « Ok, j’ai eu une expérience délicate avec un/ des barbus mais tous les barbus ne sont pas des salauds.
Nous déclenchons sans cesse des choses chez les gens : communications, émotions, sentiments… et c’est pour cela que nous créons la réalité. Tout cela a un impact puisqu’on envoie des messages «inconscients » à l’autre qui reproduisent des schémas
positifs ou négatifs en fonction de notre état émotionnel. C’est comme si on envoyait constamment des « virus » imperceptibles à l’œil nu mais qui font
mouche sur les autres.
Ce que l’on EST sera donc toujours plus important que ce que l’on FAIT et que ce que l’on DIT.
5 Les neurosciences montrent l’importance des émotions.
Émotions, motivations et mouvements ont la même étymologie, du latin motio (se mouvoir).
Avec le mouvement nous bougeons. L’émotion est un mouvement qui trouble notre corps et la motivation indique que nous souhaitons opérer un mouvement vers un objectif.
Les émotions sont des déclencheurs de l’action. Le désir incite à l’exploration alors que la colère, l’agression, la détresse, les pleurs et la peur font fuir ou tétanisent.
Les 4 grands circuits émotions/actions de base :
- Le désir (joie)/ exploration. Le désir est l’émotion qui stimule l’envie de découvrir (motivation intrinsèque). Le facilitateur hormonal du désir est la dopamine.
- La colère / agression. Cette émotion nous permet de mobiliser notre énergie combative. Elle est un des leviers pour trouver des solutions, des stratégies et être créatif. Elle stimule les compétitifs. La survie dépend de notre capacité à nous défendre des autres.
- La détresse / pleurs. Quand les signes de reconnaissance manquent, la voie est ouverte au retrait et à la dépression. Aimer et être aimé sont des besoins physiologiques de contacts, caresses et d’appartenance existentielle. Les secrétions de diverses hormones dépendent des caresses que nous recevons. Une personne en détresse n’est pas en situation d’apprentissage.
- Peur / fuite. C’est l’émotion la plus archaïque qui peut paralyser et orienter l’action vers des comportements défensifs. Elle est plus forte que le désir. C’est le moment où notre cerveau va secréter du cortisol appelé aussi « hormone du stress »
La colère, la peur ou la détresse génèrent des comportements de souffrance. Les circonstances où elles sont ressenties ont la particularité d’être facilement mémorisables. Il n’est donc pas souhaitable d’en abuser. Ces 3 émotions sont très impliquées en cas de situations stressantes ou de pression excessive. Penser que le stress est bon pour la production et la performance est une erreur car le stress répétitif (surmenage ou burn-out) peut endommager notre corps et notre cerveau, notamment par la trop grande production de cortisol.
Quand l’être humain est en confiance, il produit de l’ocytocine appelée aussi « hormone du bien-être ». Sous son influence nous sommes plus généreux de manière désintéressée et plus attentif aux besoins des autres. Cette hormone, qui contrairement à l’idée répandue, n’est pas exclusivement féminine, a un effet vertueux : la confiance entrainant la confiance.
Ces 4 circuits émotionnels sont déterminants pour nos choix. Ils nous incitent à nous focaliser sur tel ou tel point particulier. Plus nos clients connaissent leurs émotions et plus ils seront en mesure de comprendre leurs décisions et leurs actes. L’action et le geste sont projets. Connaître la direction qui nous intéresse est une bonne façon de trouver le meilleur chemin (pour nous).