bien comprendre les différences entre mentorat, tutorat et coaching.
1 Qu’est-ce que le mentorat ?
Le mentorat est une forme d’accompagnement professionnel et s’insère parmi une constellation de relations d’accompagnement professionnel ou personnel, telles que le coaching, le conseil en carrière et le tutorat.
Le mentorat, aussi appelé mentoring, désigne une relation interpersonnelle de soutien, une relation d’aide, d’échanges et d’apprentissage, dans laquelle une personne d’expérience, le mentor, offre sa sagesse acquise et son expertise dans le but de favoriser le développement d’une autre personne, le mentoré, qui a des compétences ou des connaissances à acquérir pour se développer sur un poste ou dans une fonction. L’aide est apportée dans le cadre d’une relation professionnelle, en dehors de la ligne hiérarchique, répondant aux besoins particuliers du mentoré.
En principe, le mentorat vise l’accompagnement d’une personne dans la mobilisation de ses ressources, la recherche et la mise en application de ses solutions propres, et le développement de l’autonomie de la personne (y compris vis-à-vis du mentor). Cette stimulation de l’endogène constitue la spécificité de la démarche de mentorat.
Il s’agit d’une activité avant tout relationnelle fondée sur l’intégrité qui se bâtit sur les connaissances des deux individus. Elle s’articule sur la structure de l’expérience du mentor dans un processus actif d’acquisition du savoir-être par le mentoré. Il ne s’agit donc pas d’enseigner au mentoré mais plutôt de mettre en place les conditions où le mentoré grandit en fonction d’objectifs liés à son développement professionnel ainsi qu’au développement de ses aptitudes personnelles et relationnelles.
Une remarque s’impose : A priori, le mentorat ne serait pas une technique nouvelle mais les avis divergent. Pour certains, on pourrait ainsi remonter au Ve siècle av. J.-C. avec Socrate. Celui-ci, précurseur de la « maïeutique » (ou l’art d’accoucher les esprits), pourrait être reconnu comme le père du mentorat. Les « éminences grises », les « confesseurs » voire les « fous du roi », au Moyen Âge, à la Renaissance, pourraient s’en rapprocher.
Le mentorat est intrinsèquement différent du conseil et de la psychothérapie. Il est à distinguer des pratiques de suggestion et de manipulation mentale de mouvements religieux ou sectaires utilisant ce terme comme caution.
2 Quelles différences entre Mentorat et Coaching ?
Il n’est pas rare de se faire accompagner par un mentor, un coach ou un tuteur pour savoir comment faire ses premiers pas dans sa carrière ou pour en favoriser le développement. Toutefois, avant de solliciter l’aide d’un tel accompagnateur, il faut savoir qu’il existe des différences entre chacun d’eux. Tous possèdent une expertise, mais ne répondent pas au même besoin.
La proximité du mentorat avec le coaching, le développement personnel voire l’activité d’un gourou a contribué à flouter les notions, au point de rendre les termes interchangeables dans certaines circonstances. Le terme de Mentorat est par ailleurs recommandé en France à la place de l’anglicisme coaching d’où d‘importantes confusions. Retenons que le Mentor est une personne en poste dans une entreprise ou récemment retraitée et qu’elle ne se fait pas rémunérer pour ses services. Un coach est une personne en dehors de toute entreprise, rémunérée dans le cadre d’un contrat de coaching.
Dans cette optique, le coaching désigne une forme d’accompagnement qui s’inspire du style de l’entraîneur sportif. L’unanimité se fait pour dire que le « coaching » actuel est connu pour son concept issu du sport. « To coach » signifie entraîner, préparer, accompagner, motiver. Provenant des pays anglo-saxons – les États-Unis en l’occurrence – il s’agit du fait que pour gagner, les athlètes ont, non seulement, besoin de force, de musculature mais également de deux points cruciaux pour faire la différence : la technique et le mental. N’oublions pas que le terme « To coach » vient du français « le coché » celui qui guide la voiture à cheval (le coche).
Le coaching s’exerce dans un cadre « d’accompagnement à destination » tel que le souhaite le coaché à partir d’objectifs clairement formulés et contractualisés. Si l’action du coach peut faire l’objet d’un transfert de compétences dans un domaine particulier de savoir-faire, c’est à titre exceptionnel. Le coaching se fonde avant tout, lorsque le coach est formé et respecte la déontologie de la profession, sur une action d’accompagnement de la personne vers une mobilisation de l’ensemble de ses ressources internes et externes (savoir, savoir être, savoir dire, savoir devenir). L’intervention d’un coach peut être de courte ou longue durée.
Ainsi, le coach aide un individu à progresser dans sa carrière ou dans une activité en ciblant ses forces et ses axes de progrès. Pour ce faire, il établit un plan de performance grâce au questionnement stratégique, selon des résultats qui doivent être atteints sur une durée prédéterminée (de 3 à 12 mois).
Le coach reçoit habituellement une rémunération pour les services qu’il rend à son client, appelé aussi Coaché.
Quant au mentor, il n’est pas rémunéré et il ne vise habituellement pas un résultat précis. La relation de mentorat a généralement une durée plus longue que dans le coaching. Il intervient afin d’assurer un développement de qualité et un transfert intergénérationnel des savoirs et des expertises.
En conclusion, le mentor est un entre-deux (entre le coach et le tuteur) qui mise à la fois sur la personnalité et sur le savoir. Il guide par son influence, par son expérience, par son savoir et par sa manière de faire, qui lui ont permis de se démarquer professionnellement et d’enchaîner les réussites. Le mentorat possède en outre la particularité de devoir émerger d’un intérêt mutuel : la volonté d’apprendre et celle de transmettre doivent être présentes d’un côté et de l’autre.
3 Quelles différences entre Mentorat et Tutorat ?
Le tutorat est une relation formative entre un enseignant, le tuteur, et un apprenant, une personne (ou un petit groupe de personnes) en apprentissage. Il se distingue de l’enseignement classique impliquant professeurs et élèves par une formation individualisée et flexible. Le tuteur n’a pas forcément toutes les connaissances que doit maîtriser l’apprenant au terme de sa formation car son rôle n’est pas d’apporter des réponses aux problèmes posés mais de guider l’apprentissage.
Le tutorat s’applique dans des contextes différents dans lesquels le tuteur peut avoir différents statuts. Un tuteur en entreprise aura généralement un statut juridique soumis à une règlementation stricte (qui variera selon les pays) alors que le rôle de tuteur en école pourra être pris par n’importe quel enseignant ou même étudiant.
Dans le contexte des études, on peut définir le tutorat comme une forme d’aide individualisée qui vise à apporter en dehors du contexte de la classe, une aide personnalisée aux études. Outre cette définition large, il peut prendre de nombreux aspects, notamment selon qu’il s’adresse à un étudiant seul ou à un groupe d’étudiants, que le tuteur soit un professeur ou un autre étudiant (dans ce deuxième cas, on parle de « tutorat par les pairs »).
Les compétences du référentiel de tuteur sont :
- Accueillir et intégrer le salarié.
- Organiser et planifier le parcours d’acquisition des compétences du salarié.
- Former, accompagner et transmettre les connaissances, les savoir-faire, savoir agir et la culture d’entreprise.
- Évaluer les acquis et suivre la progression professionnelle de l’apprenant.
- Accompagner l’insertion professionnelle.
- Organiser les relations avec les acteurs concernés par le parcours de l’apprenant (centre de formation interne ou externe, hiérarchie…).
A l’inverse du coach, le tuteur mise sur le savoir professionnel et l’apprentissage pour aider l’individu à développer ses compétences. Alors que le coach mise sur la personnalité, le tuteur privilégiera les formations et la pédagogie. Il aide l’individu à savoir comment faire et comment s’y prendre et confirme le savoir-faire de ce dernier par des évaluations.